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Céleri et légendes rurales

21 Juin 2013

Bonjour à toutes et tous !!

En tout premier point, à noter sur vos tablettes : rencontre au Filhol le dimanche 7 juillet ! Au programme, évidemment un déjeuner à partager sur le mode auberge espagnole. Et Dieter est d’accord pour faire les grillades ! Qui a demandé s’il avait un bon ciré ?

Pour les plus courageux, avant le repas, activité tressage de l’ail (en supposant qu’il y ait d’ici là trois jours de beau d’affilé que je puisse récolter) et/ou désherbage (oui, rien ne pousse sauf l’herbe…). Pour celles et ceux que ça intéresse, si j’ai reçu le matériel (à savoir un Alquitara, alambic d’Afrique du Nord), il y aura aussi un atelier distillation. Non, non, pas d’alcool (où est-ce que vous avez vu les fruits ? Et la pomme de terre, vraiment j’oserai pas… « J’ai connu une Polonaise… »). Certains/es me faisaient part de leurs grandes quantités de plantes aromatiques (lavande, romarin, laurier, thym etc.) dont ils/elles ne savaient que faire. Selon la quantité de plantes que vous amènerez et ce que vous souhaitez, nous nous orienterons vers la production d’hydrolats ou d’huiles essentielles. De toute façon, je vous tiendrai au courant et vous donnerai toutes les explications la semaine précédant la rencontre.

Question panier, savourez bien les carottes et les salades, ce sont sans doute les dernières avant … le retour du beau temps (2014…2015…). La plupart des semis et plantations successifs depuis fin mars, c’est la cata… Autant le dire, là, ça pourrit dans le sol et ce n’est pas les 40 mm tombés la nuit dernière qui vont arranger les choses… A tel point que même le céleri, notamment branche, lui aussi aurait tendance à se détériorer à la vitesse d’un cheval au galop (J’exagère peut-être un chouïa). Pourtant, d’après tout bon manuel de maraîchage, son lieu de prédilection serait les prairies hygrophiles largement inondables. Mais là, même lui, à force d’être submergé, jaunit. Raison pour laquelle vous en avez dans les paniers. Il n’est pas encore très grand, très fourni, mais au moins il est vert (et bien parfumé).

Le céleri feuille est utilisé en cuisine à la fois comme condiment et comme légume. Il est allergène pour certaines personnes. Le céleri est très peu calorique (entre 10 et 20 kilocalories pour 100 grammes). Selon certains auteurs, sa digestion consomme plus de calories que l'aliment n'en apporte (bref de saison pour ceux qui sont au régime d’avant été). Ses feuilles tendres, finement ciselées, peuvent servir à relever diverses préparations, notamment soupes et sauces. Leur goût, plus fort que celui du persil, rappelle la livèche.
Les côtes du céleri-branche se consomment cuites le plus souvent sautées à la sauce blanche ou à la crème ou bien en gratin (légume similaire aux côtes de blettes). Elles peuvent également se consommer crues, coupées finement, dans des salades.
Les propriétés alimentaires du céleri sont bien connues, mais il existe aussi des vertus médicinales : les feuilles et les racines sont dépuratives, diurétiques, carminatives, stomachiques, toniques, et fortement stimulantes. La plante est également censée être aphrodisiaque. Un aspect rarement évoqué est sa propriété photo-sensibilisante en particulier pour les radiations UV. Un contact prolongé avec la plante suivi d'une exposition au soleil peut provoquer des accidents cutanés. Les dermatites aiguës sont surtout observées chez les agriculteurs ou les employés des industries de transformation. Les risques de photo toxicité après ingestion sont plus limités. Il est cependant parfois dangereux de s'exposer au soleil après avoir mangé du céleri. Le risque en est de graves brûlures. La dangerosité est fonction de la dose consommée et de l'indice UV du moment. Bon, en ce moment, justement, avec ces deux facteurs : quantité et indice UV, vous ne risquez pas grand-chose…

Pour conclure, une petite histoire… ou comment naissent les légendes rurales… D’avance toutes mes excuses à celles et ceux qui la connaîtraient déjà. Elle m’est revenue en mémoire cette histoire au début de la semaine lorsque j’ai appris le décès accidentel de Dieter Zorn. Mordu par une de ses vipères au cours d’un spectacle qu’il donnait. Dieter Zorn fait partie de ces personnes qui m’ont aidée à surmonter ma crainte (peur, phobie ?) des serpents et des araignées. Si lui, allergique au plus haut point à tout un tas d’insectes et aux serpents venimeux (il se promenait toujours avec antihistaminiques et ventoline) passait son temps à manipuler ces bestioles, c’est qu’elles ne devaient pas êtres si terribles… (Sa fin aussi brutale que tragique, malheureusement, aurait tendance à prouver le contraire…)
Peu de temps après avoir vu son spectacle (en 2006), une voisine que nous appellerons Colette (je ne vais pas me fâcher avec tout le monde non plus, c’est pas son vrai nom, et je l’aime bien Colette) est venue visiter mes cultures, sur le coup de midi, juste avant l’apéro. C’était au mois de juillet, il faisait super chaud.
« C’est pas très propre votre jardin, Séverine, on n’a pas trop l’habitude. Par contre, je dois vous remercier, grâce à vous, je revois des papillons que je n’avais plus vu depuis 30 ans ». Du coup, je ne me formalisais pas de la première partie de la phrase et je rougissais telle une collégienne en entendant le compliment de la vieille paysanne. Pas eu trop le temps de savourer, nous passions devant la petite mare et un « Crôâââ » très batracien interrompit Colette qui me dit « Houlà, vous avez de la couleuvre, là ! ». Et moi, benoîtement, de répondre : « Heu, Colette, j’opterai plutôt pour une grenouille, un crapaud, éventuellement, mais une couleuvre ??? ». A peine avais-je fini d’émettre mon hypothèse qu’un deuxième « Crôâââ » mis tous nos sens en éveil. Colette se précipita telle une furie, armée d’un bâton en direction du son, dégagea les hautes herbes et me montra, triomphante une magnifique couleuvre… J’en restai baba. Je balayais doutes et perplexité devant 1) l’âge de ma voisine, 2) l’expérience de ma voisine, 3) ses compétences en matière de météo, 4) un conseil précieux d’un formateur « faites confiance aux gens du pays, ils connaissent bien le milieu et les éléments, 5) mon peu d’expérience en la matière…

Je passais ensuite les deux années suivantes à traquer la « couleuvre croassante ». Et force était de constater qu’à chaque fois que j’entendais ce croassement unique, j’en trouvais une. Je cherchais des infos sur le sujet via internet. Aucun site ne parlait du cri de la couleuvre. Mais peu à peu, à force de constats, je me laissais convaincre par les propos de Colette. J’allais même jusqu’à transmettre l’info à quelques citadins ignares. Qui sceptiques au début, se laissaient facilement persuader, tels Saint Thomas « je l’ai entendue, de mes oreilles entendue et vue de mes yeux vue, la couleuvre !!! »

Et puis Patrick (merci, Patrick !), passionné de serpents, iguanes, crocro et autres dragons décida d’aller passer son stage de classe de seconde à la ferme aux reptiles de La Bastide-de-Sérou. A la fin des deux semaines, je rencontrai Pierre, maître des lieux (et donc maître de stage). Après m’avoir mise en confiance en me racontant tout ce qu’une mère rêve d’entendre concernant sa progéniture : « tout s’est très bien passé, bosseur, passionné, je lui avais proposé de prendre quelques bébés reptiles mais il m’a dit que vous l’aviez menacé de les donner aux poules.. », je décidais d’en avoir le cœur net et lui demandais tout de go, le sourcil relevé et inquisiteur : « la couleuvre croasserait-elle ? » Et là, à son regard, j’ai vu que du statut de mère certes un peu autoritaire mais qui semblait cohérente, je passais au sous-sous-sous-sol de la maternité et il a jeté un coup d’œil à Patrick empreint de pitié… Quand je lui ai expliqué les raisons de ma question et toute l’histoire, il a souri et m’a fourni une explication cohérente : « C’est certainement une grenouille ou un crapaud qui apercevant le reptile, se trouvant sans doute en danger, prévient les autres, juste par un seul croassement »… Patrick me l’avait pourtant dit : « Je t’assure, maman, en quinze jours au milieu des vivariums, je n’ai pas entendu un seul croassement, un seul son… des sifflement à la rigueur… » Mais je m’étais dit : sait-on jamais, en captivité, la couleuvre devient peut-être silencieuse !

Donc, si un jour vous croisez quelqu’un qui vous parle du cri de la couleuvre, c’est quelqu’un qui connaît Colette !!!!
Bonne journée, bon week-end et bonne semaine ! Et bon appétit aussi !
Bises, à bientôt !
Sève

Communiqué du réseau des AMAPs Midi-Pyrénées concernant les conditions climatiques en 2013

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